Comment fonctionne un test de grossesse ?
Article publié le 15/11/2013 | mis à jour le 03/11/2023 science
Le test de grossesse actuel repose sur le calcul du taux de hCG dans l'urine, par réaction avec un anticorps. Mais à la fin du XIXème siècle, ce sont les grenouilles et les lapines qui remplaçaient le bâtonnet en plastique, vendu désormais en pharmacie.
Histoire et applications du test de grossesse
De nos jours, une femme peut savoir si elle est enceinte, avant les premiers signes physiques, à l'aide de trois méthodes. L'échographie obstétricale détermine, grâce à un système d'ultrason, la présence ou non d'un embryon. Elle permet également de détecter, dès les premières semaines, les cas de grossesses multiples ou extra-utérines. Par ailleurs, d'autres méthodes se focalisent, quant à elle, sur le taux d'hormone chorionique gonadotrophique (hCG) contenu dans le sang ou dans l'urine.
Mais avant d'en arriver à un simple test sanguin ou à un bâtonnet de test urinaire, la communauté scientifique s'est penchée longuement sur la question. Si des procédés artisanaux et peu fiables étaient utilisés dès l’Égypte ancienne, il aura fallu attendre la fin du XIXème siècle pour concevoir des méthodes, certes plus vérifiables mais aussi quelques peu cruelles. En effet, les chercheurs Aschheim et Zondek observent dès 1927, que l'urine d'une femme enceinte injectée dans les ovaires de certains animaux, peut déclencher leur ovulation. C'est le cas des tritons et des grenouilles, plus précisément les femelles d'une espèce connue pour pondre toute l'année : la Xenopus laevis.
Ainsi, le zoologiste et généticien britannique Lancelot Hogben met au point dans les années 40-50, une méthode appliquant ce processus. Dans ce cas, l'animal peut subir plusieurs injections et le test, n'impliquant pas la mort de ce dernier, reste moins barbare que celle de son successeur. Longtemps utilisée dans les laboratoires, la méthode Friedman est également appelée le « test de la lapine ». Il consistait à injecter de l'urine de la potentielle mère à une lapine vierge et de la disséquer quelques jours après. Si la lapine avait ovulé 3 jours après, alors la femme était enceinte. Mais pour connaître la réponse, bien des lapins ont dû être sacrifiés jusque dans les années 60.
En 1971, le test de grossesse tel qu'on le connaît fait son apparition pour la première fois en pharmacie, avec la marque Predictor. En France, ils seront bientôt commercialés en vente libre dans les supermarchés.
Fonctionnement du test de grossesse
Contrairement à l'échographie obstétrical, les tests sanguins et urinaires se basent sur un système similaire pour déterminer s'il y a eu fécondation. Ils se concentrent tous deux sur le calcul du taux, dans le sang ou l'urine, d'hormone chorionique gonadotrope (hCG). Cette dernière est produite par le placenta, quelques jours après que l’œuf fertilisé se soit installé dans la cavité utérine. Le taux d'hCG est détectable dès 7 à 10 jours après la fécondation et ne cesse de doubler environ tous les 1 à 3 jours, jusqu'à la 6ème semaine. Il arrête ensuite d'augmenter au troisième mois puis diminue durant le reste de la grossesse.
- Test sanguin
Ce type de méthode ne peut être réalisé chez soi et nécessite de se rendre dans un laboratoire. Toutefois, elle reste plus fiable que le test urinaire avec un taux de fiabilité de 100%. Pour cela, une prise de sang est effectuée puis une série de tests est réalisée par un professionnel. Les résultats sont ensuite analysés, déterminant le taux d'hCG dans l'échantillon. Il faut donc attendre quelques jours pour en obtenir une réponse définitive.
- Test urinaire
Popularisé dans les années 70, le « bâtonnet test de grossesse » est simple d'utilisation et donne presque instantanément une réponse à son utilisatrice. Fiable à 99%, il doit être réalisé à partir du 10ème jour après la conception afin de détecter un niveau suffisant d'hCG. De même, il est conseillé de faire une prise de sang pour être totalement sûr de son verdict. Sous forme de bâtonnet refermé par un capuchon, il cache une languette de test. Cette mèche contient des anticorps de détection colorés, dont l'action est basée sur l'immunochromatographie.
La partie découverte de celle-ci est à mettre en contact avec l'urine, l'absorbant par capillarité. Les hormones présentent sont alors captées par les anticorps, provoquant une réaction colorée au niveau de la bande test. Le reste des anticorps n'ayant pas trouvé d'hCG avec qui se coupler, continuent leur chemin jusqu'à venir réagir avec la bande témoin. L'urine, quant à elle, est absorbée par le bout de la languette. Ainsi, un signe apparaît automatiquement dans la fenêtre « contrôle » (témoin) démontrant que le test réagit. La fenêtre « test » détermine si la femme est enceinte ou non. Chaque fabricant ayant son système d'affichage pour noter l'absence ou la présence de grossesse, il est obligatoire de se référer à la notice.
En résumé
- 7 à 10 jours après que l'ovule ait été fécondé, le placenta commence sa production d'hormones chorionique gonadotrope (hCG).
- La mèche absorbante du test urinaire est plongée quelques secondes dans l'urine.
- Celle-ci remonte par capillarité et rencontre les anticorps de détection colorés, contenus dans la languette.
- Si la présence d'hCG est détectée, les anticorps s'assemblent avec eux.
- Ce nouveau complexe réagit avec la bande test.
- Le reste des anticorps seuls (non-couplés avec des hormones) continuent leur migration et réagissent avec la bande témoin.
- L'urine est absorbée par le bout de la mèche.